À propos

Pourquoi mesurer les solutions durables ?

Le déplacement est un événement qui bouleverse toute une vie. Si le traumatisme lié au déplacement ne peut être effacé, les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDI) doivent pouvoir retrouver une vie normale en accédant à une solution durable.

Comme le souligne le Cadre conceptuel de l’IASC sur les solutions durables pour les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (Cadre de l’IASC), une solution durable est atteinte lorsque les PDI ne sont plus confrontées à des vulnérabilités et à des besoins en protection liés à leur déplacement et sont en mesure de jouir de leurs droits sans discrimination en raison de leur déplacement. Il est important de noter que, comme l’indique le Cadre de l’IASC, « le simple déplacement physique, à savoir le retour au domicile ou dans le lieu de résidence habituelle, l’installation dans une autre partie du pays ou le choix de l’intégration locale, souvent ne constitue pas une solution durable […]. » Les Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays soulignent la responsabilité première des autorités nationales, ainsi que le rôle complémentaire des acteurs de l’humanitaire et du développement, pour les aider dans cette voie.

La concrétisation de solutions durables au déplacement — indépendamment de la cause de celui-ci — est donc un processus graduel et de long terme. La mesure de la progression vers des solutions durables permet de façonner des résultats collectifs pour les politiques, stratégies, programmes et le plaidoyer en matière de solutions durables. En effet, ces mesures fournissent des informations de base à un moment précis et permettent de mesurer les résultats d’un programme ainsi que le suivi dans le temps de la progression vers ces solutions.

 

Outils pratiques

La Bibliothèque inter-agence d’indicateurs des solutions durables présente des outils convenus et statistiquement fiables qui peuvent être utilisés pour fournir des informations sur les options de solutions durables et pour les mesurer conformément au Cadre de l’IASC. La Bibliothèque d’indicateurs est accompagnée d’un Guide d’analyse, qui explique comment utiliser cette dernière lors d’un processus collaboratif d’analyse des solutions durables, et d’une Banque de questions, qui transpose les indicateurs en module de questions afin d’aider à la conception rapide d’outils d’enquêtes et de matériel de formation (voir la section consacrée aux ressources).

Ces outils sont destinés à être utilisés en collaboration par les autorités nationales et locales, ainsi que par les autres acteurs de l’humanitaire, du développement et de la consolidation de la paix impliqués dans l’élaboration d’une réponse commune et fondée sur des éléments factuels. Ils mettent en avant la nature globale des solutions durables et l’importance de comprendre les priorités des personnes déplacées. Les indicateurs de solutions durables, le cadre analytique et la banque de questions peuvent être utilisés pour différentes approches de collecte de données, comme le profilage, l’évaluation des besoins, le suivi des déplacements, ainsi que pour fournir des éléments aux cadres de suivi nationaux et locaux.

 

Une initiative multipartite et collaborative

En 2015, le Mandat du Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits humains des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays a lancé un projet multipartite pour rendre opérationnel le Cadre de l’IASC en élaborant un ensemble d’indicateurs et d’orientations convenus pour des approches pratiques et globales à l’analyse des solutions durables dans les contextes de déplacement interne.

Le projet a bénéficié des conseils d’un Comité de pilotage technique regroupant des acteurs humanitaires et du développement ainsi que des institutions académiques pertinentes. Les membres du Comité de pilotage technique ont assuré une supervision technique et fourni des conseils thématiques dans leurs domaines d’expertise spécifiques tout au long du processus. JIPS a coordonné et mis en œuvre le projet. Les gouvernements et les autorités locales ont été activement impliqués dans la phase de pilotage et ont contribué à la finalisation des résultats du projet.

 

Le projet était guidé par les Rapporteurs spécial des Nations Unies sur les droits humains des PDI, coordonné par JIPS, et engageait un Comité de pilotage technique multipartite d'acteurs humanitaires et du développement ainsi que des institutions académiques.